La découverte d’un terroir grand Cru

En 1970, Aimé et Véronique Guibert sillonnaient l’Hérault et ses paysages à la recherche d’une maison familiale.  Là, dans l’arrière-pays montpelliérain, ils tombèrent sous le charme d’une vieille ferme - un mas, en français du midi - et de son vieux moulin abandonné. Le bien arboré, autrefois propriété de la famille Daussac, se blottit au cœur d’une vallée magnifique, que traverse la rivière Gassac, d’où le nom Mas de Daumas Gassac.

A l’occasion d’une visite du domaine, le professeur de géologie Henri Enjalbert ami de la famille Guibert, constata que les sols de la propriété étaient très profonds, pauvres en humus mais riches en oxydes minéraux. Compte tenu de la conjugaison des ressources en eau souterraine et de l’influence protectrice des massifs environnants de l’Arboussas et du Larzac, le géologue spécialisé en viticulture reconnut les propriétés de ce terroir et de son excellent potentiel pour la production de grands vins rouges.

Du cabernet sauvignon et une grande variété de vignes

 Sur ses conseils, Véronique et aimé Guibert décident en 1972 de commencer l’encépagement avec des plants de cabernet sauvignon particuliers qui provenaient d’une collection historique d’un pépiniériste: dans les années 30 / 40, ces variantes non clonées avaient été sélectionnées auprès d’exploitations bordelaises de première classe, pour leur qualité authentique et aromatique et leur complexité gustative – des variétés anciennes aux rendements faibles, mais d’une fascinante et organoleptique richesse.

Aujourd’hui encore, la plupart des vignobles sont plantés de cabernet sauvignon, aux côtés desquels s’épanouit une kyrielle d’autres variétés du Mas Daumas Gassac, car de chacun de leur voyage autour du monde, Véronique et Aimé Guibert ont rapporté, multiplié et planté des ceps sélectionnés. Parmi eux de nombreux classiques comme le cabernet franc, le malbec, le merlot et le tannat, mais aussi beaucoup de raretés, par exemple le neherleschol d’Israël, la petite arvine de Suisse ou le sercial du Portugal. Environ une cinquantaine de cépages différents poussent désormais sur le domaine, qui contribuent aussi bien à la richesse biologique de cette oasis agricole qu’à l’extravagance des vins.

Grand respect du biotop naturel de la vallée de Gassac

Pour préserver la beauté naturelle du paysage, Véronique et Aimé Guibert ont décidé d’installer des petits îlots de toutes leurs vignes au-milieu de la forêt buissonnante – cinquante grande clairières d’un hectare, harmonieusement intégrées dans la garrigue méditerranéenne sauvage. Et pour maintenir l’équilibre naturel de ce biotop, aucun engrais chimique ni aucune autre substance synthétique ne sont utilisés. Le goût des vins profite aussi de la vaste garrigue qui n’est pas seulement un écosystème intact pour une quantité d’oiseaux et d’insectes, mais une pourvoyeuse d’innombrables parfums d’arbustes - laurier, thym, romarin, lavande poussent ici comme le ciste, le fenouil et la menthe sauvage - enrichissent aussi la palette aromatique complexe des raisins.

En plus, le terroir du Mas de Daumas Gassac bénéficie comparativement à ses environs d’un microclimat relativement frais, car la nuit l’air froid du plateau du Larzac situé à 850 m d’altitude, pénètre dans la vallée et au plus fort de l’été modère les températures élevées. L’orientation des vignobles sur les versants nord renforce cet effet en réduisant  naturellement les heures d’ensoleillement. Et parce que la floraison et la récolte sont chacune retardées de quelques semaines, les vins Mas de Daumas Gassac développent leur équilibre impressionnant, leur complexité et  leur finesse.