Nouveau départ impressionnant dans les années 80

Le célèbre Domaine a été fondé dans les années 1920 par l’homme politique Étienne Camuzet. Plus tard, les vignes furent transmises de sa fille à son neveu Jean Méo, membre du cabinet du général de Gaulle et, qui comme ses prédécesseurs, louait la plus grande partie des vignes. Dans les années 1980 cependant, la stratégie du Domaine a été complètement révisée : la mise en bouteille des vins du domaine en est une étape importante. Après avoir fini ses études d’œnologie, Jean-Nicolas Méo reprit la cave, créa un réseau de distribution distribution international et fit en sorte que les vins du Domaine - jusque-là vendus principalement en barriques aux négociants - soient bien représentés dans la gastronomie haut de gamme. Soutenu par le légendaire vigneron Henry Jayer dans la phase de démarrage, Jean-Nicolas mit à profit ses précieux conseils, notamment pour développer son style propre.

Orientation qualité dans les moindres détails

L’objectif du travail minutieux de la vigne, qui exclut par principe tout recours aux herbicides chimiques et est effectué exclusivement à la main, est de récolter des raisins aussi mûrs et aromatiques que possible, mais qui en même temps conservent une fraîcheur maximale. Pour y parvenir, aucune économie d’efforts n’est concédée dans la gestion : en plus du travail régulier du sol et des soins répétés et individuels à chaque pied de vigne, et pour que les vins offrent la concentration gustative souhaitée, le contrôle strict du rendement est de première importance. Afin d’obtenir des raisins de qualité homogène, une vendange rapide et manuelle se doit d’être accompagnée d’un tri minutieux des raisins, indispensable avant la vinification afin d’éliminer les fruits abîmés ou pas mûrs - dont la proportion est d’environ cinq à vingt pour cent par an, selon le millésime et l’appellation.

Elevage parfait dans un style très personnel

Pour que les raisins arrivent en parfait état à la transformation, des petites caissettes de récolte qui ne contiennent que quinze à vingt kilogrammes de raisins sont utilisées pour le transport ; le risque de tassage des fruits est moindre, et rien du jus précieux ne s’échappe. A la cuverie, le moins possible d’interventions interfère dans le processus naturel de l’élaboration du vin, afin que la personnalité du terroir et du millésime soit mise en valeur au maximum. Lors de l’élevage Jean-Nicolas Méo ne laisse rien au hasard car le vieillissement en fûts permet au vin de se développer sous contrôle, grâce aux pores du bois, lequel apporte aussi des arômes finement fumés et épicés qui doivent toujours s’harmoniser avec les notes fruitées du vin. Pour maintenir toujours un équilibre parfait, la proportion de pièces neuves, ainsi que leur degré de chauffe et leur type de chêne, sont adaptés individuellement au caractère de chaque vin. Pendant l’affinage en fûts, Jean-Nicolas Méo et son équipe goûtent régulièrement les vins afin de garder un œil sur la progression de la maturation. Ce n’est que lorsque toutes les facettes concordent dans l’équilibre souhaité que les vins sont mis en bouteille par gravité - les vins rouges la plupart du temps sans filtration, afin de préserver l’intensité parfaite du goût.